13 - Au club de plongée sous-marine

Chapitre 13

Madame Baudouin s’était effectivement effondrée après avoir vraiment pris conscience de la disparition du commissaire. Jamais, dans sa longue carrière, elle n’avait été affectée aussi profondément. Pourtant, elle savait faire face à des situations graves. Mais cette fois-ci, il s’agissait de Lockcher, et c’était là toute la différence.

Ils se connaissaient depuis leur enfance, avaient fréquenté la même école et avaient déjà eu très tôt un hobby en commun : la plongée sous-marine. Ils s’étaient retrouvés régulièrement avec des copains dans un club près de Paris et s’entraînaient ensemble dans une piscine équipée d’une fosse de 15m de profondeur. Ils y avaient appris comment se servir de bouteilles d’oxygène,  détendeurs, ceintures de plomb, gilets, palmes et masques.

Devenus adultes, la vie active les avait séparés quelque peu, le temps leur manquait, à tous les deux, pour participer régulièrement aux activités de leur club. Bernadette Baudouin avait toujours eu beaucoup de sympathie pour Alain Lockcher, mais ce n’était pas encore de vrais sentiments affectifs. Par rapport aux autres de leur groupe, il était un peu rondelet, ce qui n’enlevait rien à son charme. Il était toujours très gai et courtois. Parfois, on se moquait gentiment de lui, non pas à cause de son côté dodu, mais parce qu’il était un grand mangeur. Il adorait les sucreries et ses plats préférés étaient souvent à base de flageolets, d’haricots blancs et rouges, sans oublier toutes sortes de choux !

Un jour, leur club de plongée avait organisé un voyage de deux semaines en Sardaigne. Alain et Bernadette s’étaient mis d’accord avec quelques copains pour faire ce voyage ensemble. Entre-temps, ils avaient passé les différents niveaux en plongée de 20 et 40 mètres de profondeur, ils avaient appris les techniques individuelles, ils savaient respecter les paliers de décompression et déceler d’éventuelles difficultés des équipiers – les analyser et y porter assistance.

Il est déconseillé de prendre, avant une séance de plongée, des repas trop copieux afin d’éviter certaines manifestations digestives qui pourraient entraver la plongée. En principe, Alain s’en tenait à ces consignes, mais ce jeudi-là, le gigot avec les flageolets était vraiment trop tentant. Aussi ne put-il s’empêcher de goûter abondamment au plateau de fromage et à la pêche melba qui disparaissait entièrement sous la crème chantilly !

à suivre…