La Rumeur

Trois coccinelles se rencontrent dans un jardin, elles bavardent :

- Ah, l’hiver a été long

- C’est vrai ça, mais j’ai bien dormi

- Moi aussi, j’ai cependant entendu des rumeurs

- Ouais, moi aussi, et ça m’a réveillé !

- Pourtant une rumeur ne fait pas beaucoup de bruit

- Détrompe-toi, il y a des rumeurs qui grondent comme l’orage

- En général, ce sont des bruits qui courent et qui se transmettent de bouche à oreille

- Exact, et avec toutes les déformations possibles

- C’est pour ça qu’il faut avoir une bonne oreille pour bien comprendre et ne pas confondre, hein ?

- Très juste, parce qu’il y a des gens qui ne comprennent que ce qu’ils veulent bien comprendre.

- Sans vérifier ?

- Evidemment, on n’a plus le temps de bien vérifier et ça peut retarder le scoop

- Mais, ça peut faire souffrir les victimes

- Ca n’a plus d’importance, l’essentiel est de parler de la rumeur qui court et d’en rajouter

- C’est moche, et pourquoi on fait circuler une rumeur

- Soit, pour déstabiliser une personne, soit pour se rendre intéressant…,

- Soit pour dissimuler d’autres événements épineux

- Moi, je préfère la rumeur des accidents de culotte

- Moi aussi, c’est mignon quand c’est un petit bébé, même si ça sent mauvais  

- Là au moins, on sait d’où vient la rumeur

- Inutile de vérifier et surtout pas l’étouffer, ça pourrait faire mal au ventre

- Il suffit de laver les fesses et de changer la couche

- Et voilà, plus de rumeur et un bébé heureux

- Sauf s’il a la diarrhée, évidemment   

- Pour la stopper, on peut lui donner des carottes, il paraît que ça marche.

Et l’hérisson s’en mêle :

- Il ne faut pas tout mélanger, les pipelettes, il y a quand même une différence entre une rumeur publique et une rumeur des accidents de culotte.

Et les coccinelles répondent en chœur :

- C’est possible, mais nous on s’en fout des derniers potins publics et des histoires de fesses, bien que la rumeur que nous préférions soit aussi une histoire de fesses, mais elle est plus mignonne.